Moi, Rosalie, de nature sauvage et timide, je m'aventure parmi la foule, invisible parmi tous ces gens qui rient. Vêtue d'un jeans troué aux genoux, d'un T-shirt informe, de baskets dont on ne sait plus trop si elles sont blanches ou grises, mes cheveux roux en bataille, je me dirige vers une terrasse où un orchestre joue cet air que j'aime tant. Je commande un café ; le serveur me dévisage, moi et cette solitude qui m'accompagne. Je parle doucement en rougissant, mes mains sont moites, je me sens mal à l'aise. Pour moi, parler à un homme est équivalent à gravir une montagne, ils me font un peu peur. A ma gauche, un groupe d'hommes ! Ils parlent en riant et me regardent avec insistance. Leur voix se fait moins forte, ils chuchotent. Je sais qu'ils parlent de moi. Je suis confuse d'être sortie ainsi. Je me concentre sur la musique. Je n'ose lever ma tasse de peur de la renverser. Un des hommes passe derrière moi, m'effleurant. Sensation agréable …Son eau de toilette envahit mes narines, une senteur boisée que j'adore. Malgré moi je souris, rougis, quelle idiote ! Je le suis des yeux quand il entre dans le bar. Vision agréable qui me met des idées en tête, moi, la sage, la timide ! Quand il en ressort, il pose devant moi une carte et me souhaite une belle soirée. Son regard me transperce, je sens les larmes me monter aux yeux et ne dis mot. Le merci que j'ai au bord des lèvres ne sort pas. Il a l'air un peu moqueur, retourne s'assoir, les rires fusent à nouveau. Confuse, je prends la carte, y lis simplement un numéro (de téléphone), un prénom : Marc, quelques mots : Appelez-moi, je vous en prie. Je n'ose le regarder, je rougis, encore ! Je n'ai pas l'habitude de ce genre de situation, j'ai toujours tout fait pour les éviter, même si, comme toute femme, je rêve du véritable amour, je me l'interdis. Des larmes me montent aux yeux, je repense au passé, à la douleur. Que faire de cette carte ? Instinctivement je la glisse dans ma poche, termine mon café et me sauve. Ses yeux me suivent, je les sens. Je trébuche, renverse un verre, m'excuse, confuse et disparais au milieu de la foule. Rentrée chez moi, la carte me brûle les doigts. Je regarde encore le numéro, ce prénom. J'entends encore les rires et les balbutiements à mon égard, si c'est un jeu, il est malsain ! Mais cette voix, ce regard m’attirent tellement. Un œil au miroir, je me sens si laide, moi, la rousse, la sauvage. Je me glisse sous la couette, songeant à Marc. Demain, j'essaie de l’appeler. Après une nuit agitée, ma première pensée est pour la carte, Marc... Pourquoi s’intéresse-t-il à moi ? Moi, si quelconque, je ne veux pas être un jouet entre ses mains. Finalement, je me décide, compose le numéro. Mes doigts tremblent, je m'y reprends à deux fois. Il décroche à la première sonnerie. Surprise, j’espérais presque sa messagerie. Sa voix est douce, je souris, la chaleur monte en moi. Je me présente comme une sotte : « Je suis la femme du bar à qui vous avez donné votre carte Monsieur » quelques secondes de silence, puis, sa réponse « Bonjour Madame l'inconnue, j'attendais votre appel, je l'espérais. Il me demande comment je vais, mon prénom. Cela a le don de me détendre. Je réponds naturellement et la conversation s'engage. Des banalités qui me donnent confiance. Il me dit avoir envie de me voir, le lendemain si possible, pour un dîner, que ça lui ferait plaisir. J’accepte sans réfléchir. Nous convenons qu'il viendra me prendre à la maison. Je raccroche, les yeux dans le vide, la tête si loin du monde ! Je n'en reviens pas d'avoir parlé aussi longtemps avec un homme en étant détendue. Je me surprends à murmurer son prénom. La journée s’achève comme par enchantement, ma nuit fût calme et paisible. Au réveil, je me souviens... ce soir, ce soir le rendez-vous !!! Mon audace me déconcerte. Le plus difficile reste à faire... Que mettre ? Que choisir ? Bien sûr je veux être coquette, comme toutes femmes, bien sûr que ça m'arrive parfois... quand je suis invitée … La journée se passe en essayages. Je plonge dans un bain moussant.
Le plus difficile sera de lisser mes cheveux, de les discipliner. Ho, et puis, zut, ils seront comme ils seront ! Je me parfume, opte pour une robe fleurie légère et des escarpins haut de cinq centimètres, j'ai remarqué qu'il était juste un peu plus grand que moi. Je porte des sous-vêtements en dentelle ! Je souris, je me fais plaisir... Un collier de perles et une breloque au poignet terminent ma tenue. Je me trouve belle. Il est 19h ! Je n'ai pas vu passer l'après-midi. Je l'attends, nerveuse. L'angoisse m'étreint, la peur aussi. Marc m'a appelé dans la journée pour me confirmer sa venue, heureux ! 19H30, la sonnette retentie. Je tremble, un dernier regard au miroir, j'ouvre la porte. Il est là, un magnifique bouquet de roses à la main. « Pour la sauvageonne « me dit-il en me tendant les fleurs. Je remarque son expression de surprise en me voyant. Je le fais entrer en murmurant, ma voix me lâche. Je dispose les fleurs, le silence est total. Une fois terminé, je le regarde, et dis simplement « Je suis prête » Il comprend qu'il nous faut partir. Mon côté timide reprend le dessus pendant le trajet, en silence. Je sens son parfum, je n'ose le regarder. Lui aussi est silencieux, peut-être regrette-t-il son invitation ? Arrivés au restaurant, le serveur nous installe dans un coin calme. Je me détends un peu, il y a du monde, cela me rassure. Le repas est agréable; nous nous découvrons de nombreux points communs et cela nous fait rire. Son regard sur moi me donne des envies. Tout en l'écoutant j'imagine mes mains sur lui, ma bouche. Je me sens rougir, Mon Dieu qu'il ne se rende compte de rien ! Nous rentrons, la fraîcheur de la nuit me donne des frissons, Marc le remarque et m'entoure de ses épaules, il en profite pour déposer un baiser sur ma tempe, je le regarde en silence. Mon corps est en fusion, j'ai envie de lui comme jamais je n'ai eu envie d'un homme, sa bouche, ses mains, son vit. Il s'arrête, se met face à moi, me regarde, pose ses mains sur mon visage et dépose un baiser léger sur mes lèvres. Ce contact me donne des ailes. J'ose poser mes mains sur son torse. Il me dit simplement «viens» Vite, ouvrir la porte et là, sans rien calculer je le plaque contre le mur. Moi, Rosalie, la peureuse, je prends l'initiative. J'ouvre sa chemise avec frénésie, l'embrasse, mes mains descendent son pantalon. Sous la surprise de cet assaut, il ne dit rien, se laisse faire. Je le regarde, lui baise les lèvres et m'agenouille devant lui. Je ne me reconnais pas ! Je le prends à pleine bouche, ma main sur sa garde. Je vais et viens sur son vit avec une gourmandise dont je ne me croyais pas capable. Je le sens vibrer dans ma bouche. Ses mains s'emparent de mes cheveux, il les tirent en gémissant « Bon Dieu que c'est bon » J’accélère la cadence, ne lui laisse aucun répit jusqu'à ce qu'il explose en moi. Sa semence coule dans ma gorge. Je lève le regard vers lui. Ses mains se font plus douces, son sourire est merveilleux. Je me relève, l'embrasse tendrement et sans un mot, vais préparer un café, je ne sais que dire, je suis confuse de ma démarche mais c'était tellement bon. Je rougis en y pensant. Je sens qu’il m'observe en souriant. Enfin, il prend la parole. « Je savais, en t'observant qu'en toi couvait le feu. J'ai senti que derrière l'ange timide et rougissant se cachait un démon prêt à faire perdre la tête à n'importe quel homme. J'ai voulu être cet homme, j'en suis heureux et fier » Il s'approche, relève mon visage pour que je le regarde et poursuit : « J'ai envie de voir le démon que tu caches, l'ange que tu es, je ne veux plus quitter les deux l'ange que tu es touche mon cœur au plus profond , le démon que tu montres me prend dans ses filets, c'est fabuleux, tu es magnifique ». J’écoute, ses mots, mes larmes … Il m'a découverte, comprise, il a deviné, tout deviné. Je redeviens ange tout en sachant qu'au moindre de ses baisers, je me ferai démon.
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